Santé

L'Anomalie de l'Oeil du Colley          La sensibilité médicamenteuse

- L' AOC ou Anomalie de l'Œil du Colley (en anglais CEA pour Collie Eye Anomaly)

La maladie

L’Anomalie de l’Œil du Colley, connue également sous le nom d’Hypoplasie Choroïdienne est une maladie héréditaire causant un développement anormal du tissu situé en dessous de la rétine (Choroïde).

Cette maladie touche plusieurs races de chiens dont le Colley, le Berger Australien, le Border Collie et le Shetland.

Les signes cliniques sont variés et il a été défini 4 grades correspondant aux différents stades de la maladie :
- les grades 1 et 2 sont des formes légères de la maladie et ne sont pas évolutives. Il n’y a pas de pertes de vision.
- les grades 3 et 4 sont des formes graves et évolutives de la maladie. Elles conduisent irréversiblement à la perte de vision chez le chien avec un décollement de la rétine et des hémorragies à l’intérieur de l’œil.

Le traitement

A l’heure actuelle, il n’existe aucun traitement pour cette maladie.

La transmission

Les récents progrès en génétique ont permis d’établir le mode de transmission de la maladie.

L’Anomalie de l’Œil du Colley est une maladie héréditaire à transmission monogénétique autosomale récessive.

C’est-à-dire ?
Un seul gène est responsable de la maladie, ce gêne est situé sur une paire de chromosome non sexuel (les autosomes).
La transmission de la maladie est donc indépendante du sexe du chien (mâle ou femelle).

Le gêne possède deux formes (allèles) :
- l’allèle «malade» (A) qui est récessif,
- l’allèle «sain» (a) qui est dominant.
Ainsi pour que le chien soit atteint d’AOC, il doit posséder 2 allèles «malades » (aa) pour déclarer la maladie.
Un chien qui possédera un allèle « sain » et un allèle « malade » sera qualifié de porteur sain (Aa) car il pourra transmettre l’allèle « malade » à sa descendance mais lui ne sera pas atteint.
Un chien qui possèdera 2 allèles « sains » (AA) ne sera pas porteur de la maladie. Sa descendance ne sera donc pas atteinte par l’AOC.

Le dépistage

A l’heure actuelle, il n’y a aucune obligation pour les éleveurs de faire dépister leurs chiens pour l’Anomalie de l’Œil du Colley, seulement des recommandations de la part des clubs de race.

Pour dépister la maladie, deux possibilités s’offrent aux propriétaires et aux éleveurs :
- Aller consulter un vétérinaire spécialisé en Ophtalmologie recommandé par la Société Centrale Canine (SCC). Ces visites devraient être renouvelées tous les ans.
- Faire tester génétiquement ses chiens grâce aux laboratoires comme Antagène et Optigen. Ces tests permettent de déterminer si les chiens sont sains, porteurs sains ou atteints d’AOC.

En conclusion

Il semble inconcevable d’éradiquer cette maladie mais grâce aux tests génétiques, il devient possible de prévoir les accouplements afin de ne pas produire des chiots atteints d’AOC. (cf. tableaux de croisements)

Les tableaux de croisements

Tableau 1 : Père et Mère Sains

Tous les chiots sont sains et donc indemnes d’AOC

Tableau 2 : Père Porteur Sain et Mère saine

50% des chiots sont sains et 50% des chiots sont porteurs sains. Tous les chiots sont indemnes d’AOC.

 Tableau 3 : Père sain et Mère atteinte

100% des chiots sont porteurs sains. Tous les chiots sont indemnes d’AOC.

Tableau 4 : Père et Mère Porteurs Sains

25% des chiots sont sains, 50% des chiots sont porteurs sains et 25% sont atteints. 75% des chiots sont indemnes d’AOC.

Tableau 5 : Père porteur sain et Mère atteinte

50% des chiots sont porteurs sains et 50% sont atteints. 50% des chiots sont indemnes d’AOC.

Tableau 6 : Père et Mère Atteints

100% des chiots sont atteints d’AOC.

 NB : Il n’y aucune influence du sexe sur la transmission de la maladie.

- La sensibilité médicamenteuse (MDR 1)

 Les Bergers des Shetland peuvent être sensibles à certains médicaments. Il est donc bien de connaître la liste des médicaments concernés afin d'éviter de mettre en danger nos chers compagnons. En effet, ces médicaments peuvent être toxiques pour les Shetland.

Liste des médicaments à éviter
Les molécules toxiques sont indiquées entre parenthèses - Liste non exhaustive

 Avec les progrès de la génétique, il existe maintenant un test de dépistage du gène responsable de la sensibilité médicamenteuse : le gêne MDR1. Ce test est réalisé par prélèvement buccal auprès d'un laboratoire d'analyse génétique.

 Un site très complet est consacré au gêne MDR1 et à ses conséquences : Cliquez ici